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Date : 07-11-2023 14:14:12
J'ai tant aimé ces endroits où secrètement le soleil se laissait caresser .....
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Sous le ciel sombre et lourd comme un matin d'hiver ,
comme un paysage de Ramuz je te cherche oh ! mon Soleil .
Tu es ma clarinette d'amour , tes sonorités chaudes et graves
coulent comme un ruisseau en longues volutes brunes sous ma peau .
J'ai faim de tes cheveux tressés , je les respire , ils ruissellent de
vibrations sur mon cou ,
Ta voix m'inonde de ses notes graves rassurantes et vibrantes .
Toi mon pain chaud du matin , le son vivant sous
mes doigts de pianiste ,
j'embrasse ton anche de clarinette je la savoure et je te cherche .....
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La ville s'éveillait ...
J'étais assis à la terrasse de ce café de vieilles lunes ...
Un Lévrier Barzoï , grand aristocrate de la truffe ,
tendrement plongea ses deux immenses prunelles sur mon visage
en reniflant mon cou ....
Plus loin , un chapeau posé sur le sol , un quatuor de jeunes
étudiantes laissaient chanter délicieusement leurs violons .
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Et le soleil se leva paresseusement , effleurant la ville endormie ,
fleurant bon la campagne les bons petits déjeuners ,
les croissants chauds ,
le café du dimanche ...
D'abord voilé par une brume clandestine . ses premiers rayons
paresseusement se posaient sur mon nez .
Je fermais les yeux .
Une douce musique , la dernière sonate de
Schubert , comme une immense plainte de bol Tibétain ,
caressa mes articulations endolories par des nuits sans sommeil
et des jours affamés .
J'entendais au loin la voix plaintive du musicien
attendant la mort , suppliant le soleil de lui venir en aide :
C'était un 15 novembre 1828 :
Son bras levé contre le ciel ,
moribond dans son lit , il attendait son dernier sommeil :
" Voici voici ma fin ... N'y a t'il point pour moi une place sur
cette terre ? "
A ce moment précis , je fus secoué de longs sanglots , mes pieds ,
mes mains , tout mon corps se désantibulait et se reconstruisait
sous l'astre rougeoyant ....
Dans ce labyrinthe de rues pavées les premiers clients arrivaient .
Des rires fusaient .
J'empoignais Monsieur Noon :
Lawrence se mit à rire , de son humour brisant
nos vieilles morales provinciales ....
Mais déjà le soleil se levait , inondait joyeusement les rues pavées !
Ses rayons , sa chaleur , sa lumière se glissaient sous ma peau :
Il jouait avec ses cheveux , les déroulait , les nouait en boucles dorées
de ses longs doigts dorés comme des flûtes creuses ,
son haleine parfumée m'énivrait de son alccol brûlant ...
Je n'étais plus que plénitude et joie .
Oh ! Mon Soleil , j'aimais tant te voir arriver , repartir ,
de ta démarche franche, étonnée , décidée , veilleur infatigable
protégeant nos enfants , nos fleurs , nos animaux blessés !
Ta voix tendre et vibrante , ta main dessinant doucement les contours
de
ma peau calcinée ....
Et moi qui m'éveillais , t'enlaçais , sourdement palpitais .
J'aimais tant ces endroits où secrètement te laisser caresser ....
Je t'embrassais debout contre les portes de ma vie .....
Jean - Bernard , nuit de septembre ....Jeudi 7 septembre 2023
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